Un jour quelqu'un m'a dit "tu devrais te mettre au slam*"...
C'est quelqu'un qui m'a dit... ^_^
Serait ce possible alors ???
Je me doutais bien du danger, j'ai pourtant choisi d'y goûter.
Je pourrai toujours m'arrêter, du moins c'est vraiment ce que je pensais.
Avec toi j'ai découvert un monde dans lequel je planais,
avec toi j'croyais avoir une place dans cette société.
Le vice est là alors que tout avait si bien commencé,
une rencontre qui a changé ma vie, mes fréquentations aussi.
Sans m'en apercevoir j'me suis laissée engrainer, j'ai perdu pied
et puis brutalement le brouillard s'est éclairci.
Mise dehors sans bouffée d'air, c'était l'overdose assurée,
T'as crû à tort qu' tu pouvais tout faire, que j'étais ta chose totalement dévouée.
On m'avait dit de ne pas commencer,
j'ai crû ne jamais pouvoir me relever,
mais finalement j'ai décroché, armée et bien plus forte,
je continue d'avancer, encore plus fière, la tête haute.
Ca fait plus d'un an déjà que malgré moi,
contre toutes attentes j'ai appris à vivre sans toi.
Moi la femme que sournoisement tu as rendu accro,
j'ai perdu l'appétit pour mieux le retrouver.
Pour ignorer mon chaos, je te prenais comme un héros,
l'énergie que tu me donnais s'est envolée en fumée.
J'ai crû vraiment que j'allais y rester, mais soit disant « ça va passer »
on m'a si souvent répété « le goût tu retrouveras et à nouveau tu respireras
avec le temps tu verras, plus forte même tu seras »,
pourtant j'ai refusé de me faire aider, m'obligeant seule à y arriver.
Mes craintes je les ai surmontées, mes peurs je les ai affrontées,
vivre dans le passé me faisait reculer, j'ai compris mes erreurs,
j'ai refusé d'abandonner, en moi la vie grandissait.
Cette vie que tu as tellement souhaitée, elle devait faire ton bonheur,
cette vie que finalement tu n'auras jamais bercé,
cette vie que finalement tu ne verras jamais pousser.
On m'avait dit de ne pas commencer,
j'ai crû ne jamais pouvoir me relever,
mais finalement j'ai décroché, armée et bien plus forte,
je continue d'avancer, encore plus fière, la tête haute.
Je ne me retourne plus quand je sens ton odeur,
je n'écoute plus ces phrases récitées par coeur.
Tu n'envahis plus mes pensées même si je dois lutter pour ça,
j'ai l'impression d'être enfin libérée même si t'oublier je n'y arrive pas.
Pour ne pas être tentée, je me rappelle la souffrance,
pour ne pas replonger dans une si cruelle dépendance.
Je ne parlais pas de drogue ou quelque chose comme ça,
juste de l'homme que ma fille aurait dû appeler papa.
(Carlavaness) Kenza - Des intox - 2008.
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*"Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage.
enfin bon, moi je dis ça…" (Grand Corps Malade)
Extrait
C’est quoi, c’est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie
C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie
Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi
Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie
(© Grand Corps Malade, Attentat verbal, 2004)